Si le rite religieux des communions (petites ou solennelles) n'a pas ou peu changé, tout l'appareil profane qui accompagne ce rituel, lui, s'est fortement métamorphosé.
Hormis l'ambiance disco qui actuellement est celle des fêtes de communions, prenons l'exemple des cadeaux.
Pour autant que je me rappelle, pour ma communion, j'avais reçu :
De mon parrain une montre et de ma marraine un "magnifique" missel de 2.135 pages, doré sur tranche épais de 5 centimètres, je l'ai retrouvé il n'y a pas longtemps (voir photo ci-contre).
Du restant de la famille, j'ai reçu, un beau chapelet, (plus beau et plus grand que celui qu'on recevait dans son petit étui à sa communion privée), une liseuse (couvre livre), et une écritoire assortie (grande farde destinée à contenir le papier à lettres) les deux en beau cuir brun foncé. Un stylo à réservoir, un coupe-papier ouvre lettre, un bénitier qui est longtemps resté placé à côté du chambranle de la porte de ma chambre (à sec bien sur), et l'un ou l'autre cadre d'image pieuse.
Je vois d'ici la tête du communiant de 2015 recevoir ce bel assortiment !
Autre chose aussi qui a changé pour les garçons, c'est cette coutume qui consistait à ce que le parrain offre au communiant sa première cigarette, cigarette que celui-ci devait impérativement fumer en entièreté devant la famille réunie.
Mais comme, nous ne voulions pas, risquer de perdre la face le jour de la communion en toussant comme des rachitiques, on s’entraînait à l'avance.
N'ayant pas les moyens financiers pour acheter des cigarettes, une fois le catéchisme "pré-communion" terminé, nous filions au cimetière. Et là, nous coupions des morceaux des lianes qui courraient sur les murs en tronçons d'une dizaine de centimètres. Il ne restait plus qu'à les allumer et à s'en servir comme s'il s'agissait de vraies cigarettes.
Cela provoquait naturellement de terribles quintes de toux, et c'était dégueulasse, mais tout était préférable plutôt que de perdre la face le jour de la fête devant nos petites cousines.
Cette coutume d'offrir au communiant sa première cigarette a heureusement disparu.
Par contre pour nos communiantes, ce qui risque de se passer si l'on continue comme le propose certains de nos représentants à abaisser ce qu'ils appellent "l'âge de la majorité sexuelle", c'est que se profile pour elles le risque de perdre la coutume de la robe immaculée, symbole de pureté, qui deviendrait quand même difficile à porter.
A ce sujet, pour finir, oserais-je raconter cette blague où à la fête de communion d'une petite fille le "mon'onc" de la famille connu pour ses incartades verbales quand il avait bu un verre, demande le silence afin de poser une devinette.
- Quelle est la différence, claironne-t-il, entre une paire de c…… et un roulement à billes ?
Un silence gêné s'installe dans l'assemblée, rompu finalement par la petite voix de la communiante qui demande : - Dis, tonton, c'est quoi … un roulement à bille ?
Quand je vous disais que tout évolue !
Jo