J'ai hésité longtemps concernant le sujet de cette brève.
Quand je dis longtemps c'est-à-dire jusqu'à l'émission "Mise au point de la RTBF de ce dimanche passé, et à la prestation de Mme Karine Lalieux, députée fédérale, qui, notamment, est à la base de cette proposition de loi qui devrait fixer la "majorité sexuelle" de nos enfants, à l'âge de 14 ans.
Il est tout d'abord permis, de se demander si la capacité de nos édiles à hiérarchiser l'importance des sujets à traiter est à la hauteur de l'importance de leurs émoluments; et si le moment d'entamer des discussions à ce sujet est bien choisi en cette période où les problèmes sociaux de toutes sortes enflamment les esprits.
Au minimum, on peut en douter ; d'autant plus qu'au cours de cette émission, en écoutant les explications pour le moins confuses de Mme Lalieux, il était difficile de comprendre ce que sa proposition, améliorait, éclaircissait ou apportait au texte actuel de la loi concernant la sexualité et les enfants.
S'enfonçant de plus en plus dans ses explications, il aura fallu pratiquement attendre la fin de l'émission, pour que l'échevine cru pouvoir s'en tirer, en expliquant que cette loi sur la majorité sexuelle ne concernerait finalement que les rapports entre ados de 14 à 16 ans entre eux, les lois actuelles admit-elle, étant suffisantes pour traiter les cas entre enfants et personnes de plus de 16 ans.
Une fois ce point éclairci, et tenant compte que la majorité civile, elle, ne commence qu'à 18 ans, il faut quand-même envisager le cas des relations familiales quand un adolescent, (majeur sexuellement, mais mineur civilement) se voit interdire de relations sexuelles par ses parents (desquels il est toujours dépendant), alors que la loi, elle, l'y autorise ?
Autre situation, et surement pas des moindre. Du fait d'une légalisation fixant à 14 ans la majorité sexuelle, nos ados pourraient naturellement et légalement se retrouver eux-mêmes parents à moins de 15 ans sans pourtant être eux-mêmes majeurs civilement.
Je ne crois pas que l'on puisse trouver des arguments pour qualifier ce genre de situations autrement qu'anormale, et qui d'accidentelle qu'elle est malgré tout à présent en deviendrait forcément chose courante une fois légalement envisagée.
Aujourd'hui direz-vous, avec ou sans loi, ces cas deviennent de plus en plus fréquents.
Mais en les légitimant par un texte de loi, on donne à des ados, irresponsables "civilement", une impression de normalisation de la chose.
Or, si de plus en plus, et de plus en plus tôt, les relations sexuelles sont considérées comme une sorte de divertissement, il faut quand même tenir compte qu'elles sont avant tout un acte de procréation.
Jo