La fête de Lomprez en 1926, vue par une jeune fille de 13 ans (Julia Housiaux)...
Une lectrice du blog de Wellin m'a récemment fait parvenir un très beau témoignage du passé. Il s'agit d'une rédaction qu'elle a retrouvé dans les cahiers d'école de sa grand-mère, Julia Housiaux (née le 4 janvier 1913), à propos de la fête de la Saint-Denis à Lomprez en 1926. Il ne s’agit que d’un devoir d’école et non d’un article de presse mais il donne une bonne idée de ce qu’était cette fête de village dans l’entre-deux guerres, au travers des yeux d’une enfant de 13 ans. Il est à noter qu'elle a d'ailleurs reçu la mention "TB" pour cette rédaction. Je vous retranscrit le texte ci-dessous et vous insère un scan de la version originale. Merci beaucoup à cette personne pour ce magnifique document...
Rédaction : Lomprez le dimanche de la fête.
"Après les vêpres je suis descendue jusque l'église accompagnée de mon petit frère André. Le temps était maussade et pluvieux le matin, mais l'après-midi, le soleil s'est mis de la partie pour nous égayer.
La balançoire était entourée d'une foule d'enfants. Les nacelles blanches enguirlandées de fleurs balançaient dans l'air des joyeux enfants qui tiraient pour s'élever d'avantage. La friture attirait aussi beaucoup de personnes, de loin la bonne odeur des frites chatouillait les narines et disaient : "Entre et viens manger une portion de frites". Les jeunes hommes et les garçons se pressaient dans les tirs pour faire tonner le canon en atteignant le centre de la cible, pour montrer par là leur adresse. Celui qui avait la chance, on lui attachait à la boutonnière un papillon étincelant qu'il portait avec fierté.
L'après-midi on organisa une course de vitesse en vélo et la course aux œufs toujours en vélo, les gagnants remportaient de beaux prix. Vers 3 heures, la musique dégagea des sons harmonieux qui retentissaient de toutes parts et attiraient les étrangers. Elle était suivie des jeunes hommes et des jeunes filles qui dansaient, criaient et riaient à qui mieux mieux.
Quatre jeunes filles vendaient des cocardes à tous les passants pour la somme d'un franc. Je suis rentrée vers 5 heures, il était temps, la nuit approchait"
Julia Housiaux, le 19 octobre 1926.