Une brève de l'ami Jo : "Qui vole un oeuf vole un boeuf"
"Qui vole un oeuf vole un boeuf". Cet adage employé couramment, ouvre quand même certaines perspectives et peut, je pense, être interprété de deux façons :
1) Celui qui est capable de voler une broutille, l’est aussi pour des choses plus importantes.
2) Que ce soit pour cette broutille ou pour une grosse somme, voler c’est voler.
Encore faut-il s’entendre sur la signification du mot voler ! Frauder est-ce voler ?
Encore faut-il s’entendre sur la signification du mot frauder ! Profiter de certaines situation, est-ce blâmable ?
C’est à ce sujet, que cette semaine, j’ai eu une discussion animée lors d’un souper entre amis, suite à l’affaire « Panama papers ».
En parlant de cette affaire, il faut d’abord faire une distinction.
Comme l’a d’ailleurs fait remarquer plusieurs fois la presse, il y a d’un côté les sociétés créées en vue de blanchir l’argent du crime, et de l’autre, celles tout à fait légales dont le but avoué est de trouver un régime fiscal moins gourmand que celui pratiqué dans leur pays d’origine.
C’est donc concernant ces dernières que sont apparues les divergences de vues.
Légales mais amorales ? D’un côté il y avait ceux qui qui soutenaient que c’était pour le moins immoral pour une société belge de se domicilier à l’étranger et ainsi, par cette entourloupette, priver le pays de rentrées fiscales qui lui reviennent moralement.
De l’autre se trouvaient ceux qui soutenaient que la finalité logique de toute société commerciale était de créer un bénéfice le plus important possible, donc de chercher à diminuer les charges fiscales .
Malgré tout, ceux qui réprouvaient cette façon de faire, continuaient à défendre leur point de vue, allant même jusqu’à parler d’incivisme !
C’est alors que me revint en tête cet adage que je cite plus haut, « qui vole un œuf…", et je demande à mes amis de réagir à une situation concrète vécue par un couple il y a quelque temps.
Il s’agit d’un couple où homme et femme ont travaillé toute leur vie. Durant la partie active de celle-ci, ils ont vécu dans un logement de fonction, ce qui leur a permis d’amasser une coquette somme d’argent, fruit de l’épargne de toute une vie de travail.
Ce couple, finalement pensionné, a eu deux enfants, et vit maintenant dans un appartement de location en Wallonie dans les environs de Mouscron, à deux pas de la frontière linguistique.
Ils sont parents de deux enfants.
L’âge avançant, un jour, des amis flamands leur font remarquer la différence existant entre la Wallonie et la Flandre en ce qui concerne les droits de successions, très nettement inférieurs en Flandre. Le simple fait de changer d’appartement et d’aller vivre une centaine de mètres plus loin allait leur permettre de laisser à leurs enfants une somme nettement plus importante que s’ils restaient domiciliés en Wallonie ! Et bien sûr, cela le plus légalement du monde.
Que croyez-vous que fit ce couple ? Vous le traiteriez d’incivique ? Ce n’est pas plutôt « agir en bon père de famille ?
Alors, un œuf en Wallonie , un bœuf à Panama ?
Cornélien, non ?
Vu ces jours-ci :
En Belgique on pousse à la dénonciation des chômeurs fraudeurs pour les punir !
Au Luxembourg, on punit ceux qui dénoncent les fraudeurs milliardaires !
En Belgique, les chômeurs dénoncés sont exclus du chômage depuis des mois !
Au Luxembourg, depuis des mois (LeaksLux), rien n’a encore été fait contre les fraudeurs milliardaires !
Et pour les « Panama papers », ce sera pareil, sauf qu’eux, ils seraient capables de demander des dommages et intérêts en fonction de la directive « Secret des affaires » votée il y a peu.
Jo