Une brève de l'ami Jo : "Tous les mêmes?"
Cette semaine, l’émission « Question à la une » de la RTBF dénonçait des pratiques illégales de certains médecins, tant dans leurs cabinets que dans des cliniques (cliquez ici). Ces pratiques visent la facturation de suppléments d’honoraires, allant jusqu’à refuser de soigner des patients qui ne réservent pas de chambres particulières. Cela leur permet de multiplier « légalement » par 3 ou par 4 le montant des honoraires !
Durant cette émission, on assistait notamment, en « caméra cachée », à une scène où une ophtalmo «inventait » une cataracte qui, vu son importance, devait être opérée immédiatement, disait-elle.
Etant donné la soi-disant urgence, elle proposait alors une date pour l’opération et présentait donc à la patiente un formulaire de réservation à signer. Mais une fois que celle-ci eut refusé de signer le formulaire lui imposant une chambre particulière, l’ophtalmo refusa purement et simplement de l’opérer en urgence, la renvoyant aux calendes grecques.
Mais le pire est à venir… La même patiente s’est ensuite présentée à la consultation d’un autre ophtalmo qui, lui, a diagnostiqué un « simple début de cataracte qui ne requérait aucune opération » !
Maintenant, si je ne mets en doute ni l’authenticité de ce reportage, ni son utilité, il n’en va pas de même quant à l’impartialité avec laquelle il a été présenté.
Ce reportage a été exhibé bien plus comme un réquisitoire global contre une profession que comme une étude de certaines dérives particulières. Cela a naturellement laissé la porte ouverte aux clichés habituels comme « tous les mêmes » ou « tous pourris par le fric ».
Pourtant, comme le disait je ne sais plus qui : « Qu’il soit question d’avocats, de pompiers, de curés, de cocus ou d’asthmatiques, on y trouvera toujours la même proportion de gentils, de méchants, de cons et d’intelligents ». Et il n’y a pas de raison qu’il en soit autrement pour les médecins. Des profiteurs et des margoulins, il y en a toujours eu et il y en aura toujours, dans toutes les professions. Ce reportage aura au moins eu le mérite de lever le voile sur ces pratiques quasi mafieuses. En effet, autant être prévenu…
Mais contrairement à ce que pourrait laisser croire cette façon « maladroite » de présenter les choses, il est incontestable que l’éthique et la déontologie font toujours partie des bases fondamentales de ce beau métier. Les représentants de cette profession doivent d’ailleurs, me semble-t-il, réagir face à la méthode utilisée par cette émission. Ils doivent en outre dénoncer et remettre à leur place cette minorité égarée qui, par sa façon d’agir, leur porte atteinte et les déshonore.
Pour terminer, je rappellerai deux phrases du serment d’Hippocrate dans sa version moderne, trouvées sur Google :
- «Je donnerai mes soins à l'indigent et à quiconque me le demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire. »
- «Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses, et que je sois couvert d'opprobre et méprisé de mes confrères si j'y manque ».
Jo