Quel bazar... Un chien noir devant nos roues... (par Yannik Dethy)
Tout commença par un appel de phares d’une camionnette venant en sens inverse alors que nous roulions sur la route qui mène à Pondrôme, appel de phares voulant signaler la présence d’un chien errant sur la chaussée.
Nous stoppâmes la voiture à la hauteur du museau du canidé, celui-ci étant bien décidé à forcer un quidam à le prendre en auto-stop…
Chose fut faite, le toutou fut invité à rentrer dans l’habitacle de notre véhicule malgré son odeur forte, très forte.
Premier réflexe, au vu de notre position au sommet du petit raidillon, situé juste à l’entrée de la bourgade de Pondrôme, nous prîmes le premier chemin sur notre droite, longeâmes un hangar où, tels des cerbères, des taureaux de toute beauté drapés de capes de boue, montaient la garde et arrivâmes à l’habitation qui jouxte le hangar.
Nous y fûmes accueillis par une gentille dame qui avait tout vu de la prise en charge du doux molosse, un labrador noir de bonne taille, jeune encore et si affectueux.
La dame se proposa derechef d’appeler la « gendarmerie » pour signaler les faits et pour retrouver au plus vite le propriétaire de la petite bête égarée. Et dans le même élan, cette charmante dame nous pria de rentrer afin de « prendre » un bon café.
(Ne vous avais-je point déjà décrit la gentillesse des gens de la région ???)
Nous nous laissâmes inviter et nous retrouvâmes dans l’intérieur de la maison, intérieur surchauffé mais si accueillant.
La dame fut directement en verve et nous ressentîmes aussitôt le pourquoi du besoin de notre interlocutrice de vouloir s’épancher de la sorte.
Cette dame passa par bien des épreuves dans sa vie dont la plus douloureuse fut, sans doute, le décès de son mari lors d’un cambriolage violent par le fait qu’ils furent frappés et ligotés par du gros ruban adhésif qui restreint la circulation du sang et la prise d’oxygène quand les agresseurs le mettent sur la bouche et les narines…
Nous fûmes, avouons-le, au bord des larmes alors que notre narratrice, elle, pleurait encore de frayeur en se remémorant ces trop douloureux instants.
Bien entendu, les « petites frappes » ne furent jamais retrouvées et courent toujours en liberté.
Ce compte-rendu, à chaud, a pour but de décrire une belle rencontre que mon épouse et moi-même avons fait grâce à la prise en charge d’un chien errant.
Faire la connaissance d’une dame de 85 ans, courageuse, travailleuse, mère, grand-mère et arrière-grand-mère… Et si souriante quand les larmes se font oublier.
Rencontre qui nous a permis de faire la connaissance d’un commerçant de Beauraing, son fils, qui tient un négoce chez « M. », et de confirmer la gentillesse des habitants de nos villages et petites villes avoisinants.
Et cela nous amène, en toute logique, aux conséquences incalculables des suites d’un vol et/ou d’une agression chez soi, fait trop régulier dans notre belle région, fait presque devenu anodin. Fait démontrant que les enquêtes n’aboutissent pas, que la prise en charge des victimes est nulle et que nous sommes condamnés à vivre avec cette perpétuelle épée de Damoclès sur la tête à chaque fois que nous quittons notre domicile… Ou que nous y restons…
Et actuellement, les vols dans les habitations sont légion dans notre entité…
D’où une excellente initiative suivie par beaucoup de communes en Belgique : la « surveillance » des voisins, c’est à dire faire attention dans la vie quotidienne à toutes les choses qui pourraient s’avérer suspectes… Personnes, véhicules ou autres actions malveillantes.
A Wellin, en l’occurrence, il s’agit du « PLP » : partenariat local de prévention.
Une prochaine chronique vous présentera cette initiative légale et policière, tout en étant fort proche de la population volontaire qui désire faire barrage aux vols par effraction.
Et à l’heure où s’alignent ces derniers mots, la « gendarmerie » n’est toujours pas passée chez la gentille dame… Par contre, le vétérinaire de Pondrôme est venu voir le chien et celui-ci a été identifié. Il pourra retrouver son maître.
Yannik Dethy