Au début ça ne semble qu’un reste de rosée
Une réminiscence de la dernière ondée
Peut-être un marécage, tout au plus une flaque
Lui qui un jour peut-être accouchera d’un lac
Car c’est ainsi qu’il sourd, de la terre profonde
Ce filet, ce suintement, qui déjà vagabonde
Qui part à l’aventure qui hésite et qui erre
Car de la ligne droite, il n’a vraiment que faire
Sa route il se la trace avec timidité
Évitant chaque bosse, la laissant de côté
Il reste tout petit, secret, caché dans la verdure
Réservant aux oiseaux le bruit de son murmure
Puis, ses rives se garnissent et fleurissent à l’envi
Les blanches graminées se penchent sur son lit
Abeilles et papillons, y flirtent la journée
Rainettes ou roussettes, elles, à la nuit tombée
Tous les petits oiseaux s’y rendent pour y boire
C’est leur bistrot à eux, et aussi leur miroir
Les demoiselles ailées y gambadent gaiement
Les écrevisses s’y cachent, cheminant lentement
Puis deux rys s’uniront, au bout de leurs lacets
Et de leur liaison naîtra un ruisselet
Ruisselet, puis ruisseau qui dès ses premiers pas
Ira vagabondant, sans savoir où il va
Qu’il soit ru, ruisselet, ruisseau, ou chez nous ry
Qu’il traverse nos champs, nos bois ou nos prairies
Ce petit filet d’eau, qui court sans entrave
Et traverse Wellin, c’est lui, c’est le Ry D’ave