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allemand

  • Il y a un siècle : l’invasion allemande d’août 1914 dans la commune de Wellin…

    2014-18.jpgLa chaîne de télévision régionale TV Lux a réalisé une série d’émissions relatives à l’invasion allemande en août 1914 dans la province de Luxembourg (cliquez ici).  Cette « bataille des frontières » (cliquez ici) a occasionné de nombreux dégâts et et de nombreuses victimes, civiles et militaires…  Que s’est-il passé dans notre commune à cette époque ?  Monsieur David Pierson (journaliste wellinois de TV Lux), un des concepteurs de ces programmes, m’a permis de consulter certains documents utilisés pour les réaliser.  Je me suis attaché à détailler ci-dessous, avec son aide et par ordre chronologique,  les divers événements qui ont eu lieu sur le territoire de l’entité de Wellin en août 1914…  En règle générale, peu de faits marquants ont eu lieu.  Wellin a été relativement épargné si on compare à ce qui s’est passé à Porcheresse ou à Dinant, par exemple…  Personne n’imaginait à l’époque que l’occupation, les privations et les souffrances qu’elle entraîne, allait encore durer quatre ans…

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    1909.jpg07/08/1914 : la 5ème division de cavalerie française établit son quartier général à Wellin.  Des éclaireurs allemands sont aperçus à Halma et Wellin.  Arrivée simultanée des Français et des Allemands à Halma (sans dommages).  Des cyclistes français arrivent à Sohier.  Avec eux, un peu d’artillerie qui fut installée dans la prairie du presbytère.  Un détachement français passe par Froidlieu…

    10/08/1914 : Nouveau passage des Français à Froidlieu, ils reviennent de Barvaux…

    11/08/1914 : La 5ème division française va de Han-sur-Lesse à Carlsbourg en passant par Chanly…

    12/08/1914 : Une escarmouche est signalée à Lomprez et près des maisons de Froidlieu qui bordent la grand route Wellin-Beauraing.  A la suite de coups de feu tirés par des soldats ivres,  sept  allemands et un français trouvent la mort.  Des Dragons français ainsi que de l’artillerie sont signalés à Froidlieu… 

    soldat-francais-bataille.jpg13/08/1914 : Une autre escarmouche a lieu à Sohier entre des Dragons français et des Hussards allemands.  Six allemands et deux français sont tués…  Louis Vatin et Joseph de la Rivière, dragons français, furent enterrés l’un au cimetière de Fays-Famenne, l’autre à Sohier.  Les allemands furent enterrés en dehors du cimetière et ce fait provoqua plus tard la colère de l’autorité occupante.  On parvint à éviter des représailles en en rendant responsable l’autorité militaire française…

    Le même jour à Chanly, a lieu un engagement entre 23 Uhlans allemands et 150 Dragons français.  Deux allemands sont blessés, l’un d’eux meurt  à Wellin.  Ce dernier, préparé à la mort par le Doyen de Wellin (l’abbé Dumay) avec l’aide d’une religieuse parlant l’allemand déclare avant d’expirer : « J’en ai tué beaucoup ! J’ai fait mon devoir !  Je voudrais vivre pour en tuer encore ».  Les français perdirent quatre chevaux…

    14/08/1914 : A Chanly, la cavalerie française est remplacée par de l’infanterie.  Dans la journée, il fallait un passeport pour venir à confesse à l’église (sic)…

    Entre le 15/08/1914 et le 20/08/1914 : Rien de particulier à signaler sinon la présence de patrouilles et d’éclaireurs allemands à Halma, Chanly, Sohier et Lomprez…

    21/08/1914 : L’avant-garde allemande fait son entrée dans Chanly.  Elle fait réquisition des armes, profère toutes sortes de menaces contre les habitants et pille les classes de l’école, y saccageant les meubles, lacérant les cartes, etc…

    wellin 14-18.jpg22/08/1914 : un civil (Léon Ottelet, 54 ans) est tué et une maison incendiée à Wellin.  A Sohier, le 8ème corps d’armée allemand vient occuper toutes les hauteurs et se prépare à la bataille.  De nombreuses batteries sont mises en position, des tranchées sont creusées, les toits de nombreuses maisons sont troués pour installer des mitrailleuses dans les greniers.  On évalue de 15.000 à 20.000 le nombre des soldats qui occupent les hauteurs.  Les Français se trouvent à Vonêche, Froidfontaine, Haut-Fays, Gembes et Porcheresse.  La forêt Saint-Remacle sépare les deux armées…  Dans la journée, quelques heurts plus ou moins sérieux, avant coureurs de la rencontre définitive à Porcheresse…  Vers 17h, un avion français survole Sohier et échappe aux salves dont il est poursuivi.  Vers 18h, les Allemands partent en direction de Porcheresse qui fut détruit le soir même…

    A noter également ce jour-là le pillage par des soldats allemands de plusieurs maisons de commerce à Lomprez et l’arrestation temporaire du Bourgmestre (Hyacinthe Quoilin) et du curé du village (l’abbé Goffette)…

    23/08/1914 : Vers 21h, une bande désordonnée d’une quarantaine de soldats allemands incendie 10 maisons à Froidlieu et dans les environs immédiats (Gongon et Croisette)…  froidlieu peinture.jpgEn outre ils emmènent avec eux plusieurs habitants du village qui sont rejoints par plusieurs habitants de Lomprez.  C’est ainsi que Jules Baré, Marc Olix, Octave Albert, André Borsus,  Louis Istasse, Victor Bovy, Jules Bovy, Joseph Bovy, Joseph Borsus, Henri Borsus, Auguste Olix, Omer Perpète, Jules Dehuy, Emile Dehuy, Jonas Deloyer  (tous de Froidlieu), l’abbé Goffette, Hyacinthe Quoilin (Bourgmestre), Eugène Tisserand, Ludovic, Emile et Lucien Fays et Alexandre Arnould (tous de Lomprez) furent emmenés jusqu’à Sedan et fortement malmenés en cours de route.  Ils furent finalement libérés le 26 et rentrèrent chez eux le 28 août.  A leur retour, quatre d’entre eux moururent des suites des souffrances physiques et morales qu’ils avaient endurées (Jules Baré, André Borsus, Omer Perpète et Jules Dehuy).  Les liens qui les entravaient avaient été tellement serrés que plusieurs d’entre eux en gardèrent les traces pendant des années.  Le village de Froidlieu fut pillé durant la nuit et le bétail fut volé…

    Après cette date, je n'ai plus trouvé mention de notre entité dans la documentation que j’ai pu consulter...  L’occupation allemande pouvait commencer…

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    Source : «Documents pour servir à l’Histoire de l’invasion allemande», Jean Schmitz et Norbert Nieuwland, 1924, Tome VII, Van oest & Cie Editeurs.  Cet ouvrage rassemble les témoignages des religieux (curés, doyens,…)des villages des provinces de Namur et Luxembourg.

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